Écouter ce que le défunt aurait voulu

Si vous êtes confronté à ce choix, la première question à se poser est simple : cette personne avait-elle exprimé un souhait ? Parfois, ce sont des confidences glissées au détour d’un souvenir : « Si je pars, j’aimerais qu’on mette ça… », parfois un mot écrit, une chanson qu’elle fredonnait souvent, un refrain qui la faisait sourire ou pleurer. Honorer ce souhait, explicite ou ressenti, c’est déjà commencer à dire au revoir avec fidélité.

Dans le cas contraire, il est possible de choisir un morceau qui parle d’elle, de son caractère, de ses engagements ou de ce que vous avez partagé.

Adapter le choix au lieu de la cérémonie

Le type de cérémonie influence les possibilités musicales. Les cérémonies civiles (en salle de recueillement, au cimetière ou en plein air) permettent une grande liberté. Vous pouvez y faire entendre des chansons populaires, des musiques instrumentales, des créations personnelles ou des extraits de films.

En revanche, dans un cadre religieux (église, temple, mosquée, synagogue), certaines règles s’appliquent. L’usage est souvent de privilégier des chants liturgiques ou des pièces classiques. Il est parfois possible d’inclure un morceau profane en fin de célébration, mais cela dépendra de l’officiant.

La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots. Richard Wagner

Choisir une chanson porteuse de sens

La musique d’un enterrement n’a pas besoin d’être triste. Elle peut être tendre, lumineuse, grave, douce ou pleine d’espoir. L’important est qu’elle ait du sens pour ceux qui écoutent et qu’elle évoque, à sa manière, la personne disparue.

Certains titres sont choisis pour les mots qu’ils portent. Puisque tu pars de Jean-Jacques Goldman est souvent cité pour cette raison : ses paroles, loin d’un adieu brutal, parlent d’un départ empreint de gratitude, de respect, et d’amour.

« Puisque tu pars / Que les vents te mènent / Où d'autres âmes plus belles / Sauront t'aimer mieux que nous… »

C’est une chanson qui touche, sans jamais être trop. D’autres titres font écho à des valeurs, une époque, ou à la beauté des liens familiaux et amicaux.

Quelques inspirations pour vous guider

Voici une sélection non exhaustive, parmi les musiques les plus souvent choisies :

Classiques poignants

  • Adagio – Albinoni
     
  • Air sur la corde de sol – Bach
     
  • Ave Maria – Schubert ou Gounod
     
  • Largo – Haendel
     

Chansons françaises

  • Puisque tu pars – Jean-Jacques Goldman
     
  • Je t’aimais, je t’aime, je t’aimerai – Francis Cabrel
     
  • L’hymne à l’amour – Édith Piaf
     
  • Savoir aimer – Florent Pagny
     
  • Une belle histoire – Michel Fugain
     

Chansons internationales

  • Tears in Heaven – Eric Clapton
     
  • Hallelujah – Leonard Cohen
     
  • You Raise Me Up – Josh Groban
     
  • My Way – Frank Sinatra
     
  • Somewhere Over the Rainbow – Israel Kamakawiwoʻole
     

Musiques de films ou instrumentales

  • Comptine d’un autre été – Yann Tiersen
     
  • Now We Are Free – Gladiator (Lisa Gerrard)
     
  • The Ludlows – Légendes d’automne
     
  • Forrest Gump Suite – Alan Silvestri

Organiser les moments musicaux

Une cérémonie peut comporter plusieurs temps musicaux :

  • À l’entrée dans la salle ou le lieu de cérémonie : une musique d’accueil douce et enveloppante.
     
  • Pendant les moments de recueillement ou de lecture : une pièce instrumentale ou une chanson qui laisse la place au silence intérieur.
     
  • À la sortie : une musique d’au revoir, qui peut être plus lumineuse, ou plus intense émotionnellement.
     

Pensez aussi aux moments en extérieur, lors de la mise en terre ou de la dispersion des cendres : même une enceinte discrète peut suffire à faire entendre un dernier morceau choisi avec le cœur.

Vérifier les aspects techniques

Veillez à fournir les morceaux dans un format simple (clé USB, lien de téléchargement, fichier MP3). Testez-les en amont, surtout si vous les remettez à une équipe funéraire ou à un maître de cérémonie. Si un proche est musicien, une interprétation live peut être bouleversante de sincérité, même sans perfection technique.

Se faire confiance

Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix. Il y a ce que vous ressentez, ce que vous voulez transmettre, ce que vous savez de cette personne et de ce qu’elle aimait. Faites-vous confiance. Prenez le temps d’écouter. Et souvenez-vous que la musique, comme la mémoire, ne meurt jamais vraiment.