Faire le choix d’inhumer ou de crématiser votre proche, va définir le rite funéraire, le mode de préparation du corps et la sépulture. Cette tâche a priori compliquée, peut s’avérer plus simple de par vos convictions personnelles et religieuses ou celles de votre proche. Ainsi, si vous êtes de confession musulmane, vous opterez pour l’inhumation. En revanche, si la préservation de l’environnement vous tient à cœur, la crémation est l’option la moins polluante.

Pour vous aider à prendre votre décision, l’équipe Déva vous explique ces deux seuls rites funéraires autorisés en France.

Tout savoir sur l’inhumation

Qu’est-ce que l’inhumation ?

Plus connue sous le nom d’enterrement, l’inhumation est très répandue en France. Elle consiste à mettre en terre le corps placé dans un cercueil, puis le recouvrir d’une pierre tombale. Elle se déroule en général dans un cimetière. Cependant, si vous souhaitez que l’enterrement est lieu dans la propriété familiale, vous pouvez obtenir à titre exceptionnel une autorisation de la Prefecture.

En général, la mise en terre est précédée d’une cérémonie dont le déroulé varie selon vos traditions, coutumes et religion. Ce rituel est l’occasion de réunir votre famille et vos amis pour vous remémorer des souvenirs et rendre un dernier hommage à votre parent décédé.

Quels sont les rituels funéraires liés à un enterrement ?

La préparation du corps

Avant l'inhumation, votre proche est préparé pour qu’il soit présentable lors de la veillée et ses obsèques. Il sera nettoyé, habillé dans ses plus beaux vêtements, voire maquillé. En complément de la toilette mortuaire vous pouvez choisir les soins de conservation qui vont ralentir le processus de décomposition naturelle.

La veillée funèbre

Selon vos convictions personnelles ou religieuses, une veillée peut être organisée avant la cérémonie, au domicile familial ou dans une chambre mortuaire. Durant ce moment, les visiteurs se recueillent, vous présentent leurs condoléances et font leurs adieux au défunt.

Photo d'une femme de dos à des funérailles

La procession

La procession est le cortège qui suit le cercueil depuis la chambre mortuaire ou le lieu de culte jusqu’au cimetière. Durant ce trajet, vous pouvez si les agents funéraires le permettent, être dans le fourgon funéraire, près du cercueil.

La cérémonie funéraire

Les obsèques sont l’occasion de rendre un dernier hommage à votre proche. La cérémonie doit respecter ses dernières volontés et refléter sa personnalité. Ainsi, la cérémonie peut être un moment de joie, les vêtements noirs peuvent être bannis… Rien n’est imposé ou immuable. Que ce soit les musiques, les textes, les rituels symboliques, les témoignages et discours, vous avez carte blanche.

D’ailleurs, vous pouvez si vous le souhaitez, ne pas organiser de cérémonie funéraire. En effet, qu’elle soit laïque ou religieuse, la cérémonie n’est pas une obligation. En somme, vous avez la possibilité de rendre ce moment unique, tout en respectant les protocoles religieux si vous ou/et le défunt êtes croyants. 

Mais, dans tous les cas, vous devrez respecter un minimum de formalités pour l’inhumation, comme le transport ou la demande d’autorisation. Ces démarches seront prises en charge par les services de pompes funèbres.

Comment se passe l'inhumation ?

À l’arrivée au cimetière, les porteurs amènent le cercueil suivi par le cortège jusqu’à la tombe déjà préparée. Il s’agit du dernier instant que vous partagez en présence de votre proche. Souvent, c’est l’occasion de faire une ultime prière et un discours avant que le cercueil soit mis en terre. Vous pouvez si vous le souhaitez que les membres de la famille et les amis déposent de la terre ou une fleur sur le cercueil en guise d’adieu.

À l’issue de la cérémonie d’inhumation, les employés du cimetière recouvrent le cercueil de terre ou ferment le caveau sur lequel seront déposées une plaque commémorative, des fleurs…

À l’image de certaines régions, vous pouvez prévoir après les obsèques une réception funéraire. Il s’agit d’un repas, d’un café ou d’une collation en souvenir du défunt. Ce moment vous permet de prolonger son hommage et de remercier les proches de leur présence.

Photo d'un cercueil avec un bouquet de fleurs dessus

Quelles sont les démarches administratives pour une inhumation ?

Dès la découverte ou l’annonce du décès, vous avez des démarches à suivre. La première est de contacter la police ou les services d’urgence afin d’établir un certificat de décès. Une fois en possession de ce document, vous avez 6 jours pour organiser l’inhumation avec l’agence de pompes funèbres. 

Ainsi, les assistants funéraires s’assureront que le cimetière est adapté pour aux demandes du défunt et prendront en charge les formalités :

  • La demande d'autorisation pour une inhumation ;
  • La déclaration du transport du corps ;
  • La demande d'autorisation pour la mise en bière ;
  • La fermeture définitive du cercueil.

Jugée peu respectueuse de l’environnement, l’inhumation est de moins en moins privilégiée. La crémation lui est préférée car plus écologique et hygiéniste. Cette tendance devrait s’accentuer dans les années à venir.

Tout savoir sur la crémation

Tout d’abord, vous devez vous assurer que votre proche a signalé de son vivant oralement ou par écrit son souhait d’être crématisé ou dans le cadre d’une assurance obsèques. En l’absence de décision, c’est à vous en tant que personne chargée de l'organisation des obsèques de faire la demande.

Qu’est-ce que la crémation ?

La crémation est pratiquée dans de nombreux pays à travers le monde. Elle se déroule dans un bâtiment dédié, le crématorium où le défunt est crématisé dans un appareil de crémation.

Ce rite funéraire est souvent confondu à tort avec l’incinération. En effet, même si leurs procédés sont similaires, ces deux techniques se différencient par leur application. L’incinération est liée au traitement des déchets. Il s’agit de brûler des objets pour réduire leur volume et produire de l'énergie alors que la crémation est un acte solennel. En effet, les cendres sont collectées et remises dans une urne cinéraire à la famille endeuillée. 


Pour l’organisation d’une crémation, vous devez faire appel à une entreprise de pompes funèbres. Elle se chargera de vous fournir le cercueil (conçu dans un matériau combustible), de la mise en bière et du transport du corps jusqu’au crématorium. C’est elle aussi qui réservera le créneau au crématorium pour vous accueillir sur les lieux.

Quels sont les rituels funéraires avant la crémation ?

La loi du 19 décembre 2008 confère aux cendres issues de la crémation d’une personne décédée un statut et une protection comparables à un corps inhumé. Elles doivent donc « être traitées » avec respect, décence et dignité. Ainsi, si vous optez pour la crémation sachez que les rituels préliminaires, en l’occurrence la préparation du corps, la veillée funèbre, la procession et la cérémonie du recueillement sont les mêmes que l’inhumation.

Conduit par les agents des pompes funèbres, le cortège se rend au crématorium après la cérémonie. Mais il arrive que la crémation ait lieu le lendemain de la cérémonie, mais dans les 14 jours suivants le décès (sauf sur demande de dérogation au préfet du département).

Photo d'une cérémonie

Comment se déroule une crémation ?

Qui peut assister à la crémation ?

L'article D. 2223-101 du Code général des collectivités territoriales vous autorise à assister à l’introduction du cercueil dans l’appareil de crémation, Avec d’autres membres de la famille vous serez installé dans une salle de « présentation visuelle ». Mais, tous les crématoriums ne disposent pas d'un tel aménagement et les familles se voient alors refuser l’accès. Aussi pour vous éviter une déception, assurez-vous que vous serez autorisés à entrer.

Le procédé

Le processus de crémation se déroule en deux étapes :

  • la réduction du corps en cendres : Avant d’introduire le cercueil contenant le corps dans l’appareil de crémation, les agents funéraires retirent la plaque d'identification et déposent une estampille numérotée sur le cercueil. Pendant plus d’une heure et demie, le corps est soumis à une température de 900°C.
  • la récupération des cendres : À la fin, il ne reste plus que les parties osseuses ainsi que les parties métaliques ( telles que la visserie du cercueil, une prothèse ou tout autre objet contenant du métal ayant été déposé dans le cercueil avant sa fermeture).
    Les agents du crématorium récupèrent ensuite les parties osseuses et les placent dans un pulvérisateur. Cet appareil permet de transformer les os en cendres. Elles sont ensuite placées dans l'urne accompagnée de l'estampille numérotée qui a suivi le proche tout le long du processus, ainsi que la plaque d'identification.


Notre conseil : Consultez un professionnel du funéraire pour connaître en détail les procédures qui peuvent varier en fonction de la réglementation ou coutumes locales.

Quelles sont les démarches administratives pour une crémation ?

Pour commencer, il faut savoir que la crémation est soumise à l’autorisation du maire de la commune du lieu de décès ou du lieu de la mise en bière. Pour l’obtenir, vous devez fournir :

  • Une lettre de demande de crémation rédigée par le défunt de son vivant ou du proche en charge des funérailles ;
  • L’acte de décès ;
  • Une attestation de retrait de pacemaker (si votre proche en portrait un) ;
  • Le certificat médical délivré par le médecin après le constat du décès. En cas de crémation, ce document doit mentionner qu’il n’y a aucun problème médico-légal (dans le cas contraire, vous devrez attendre la levé d'obstacle délivré par la police).

La destination des cendres : Que choisir ?

Vous envisagez la crémation, maintenant se pose la question du devenir des cendres. Devez-vous les disperser ? Les inhumer ?  Ou les garder à la maison ? La décision n’est pas évidente à prendre. Pour vous rassurez, sachez que vous avez le temps d’y réfléchir.

Comme la loi l’interdit depuis 2008, vous ne pouvez pas conserver les cendres à votre domicile. Toutefois, temporairement, elle vous autorise à garder l’urne chez vous, le temps d'une future dispersion dans la nature ou de son inhumation dans un autre département.

Cependant dans le cas où vous n’arrivez pas à vous décider, l’urne cinéraire peut être conservée au crématorium ou dans un lieu de culte pendant un an maximum. Ainsi vous avez un an de réflexion.

Photo d'une femme tenant une urne cinéraire

L'inhumation des cendres ou conservation dans un columbarium

Au même titre qu’un cercueil, une urne funéraire peut être enterrée dans le caveau familial ou dans une cavurne, placée dans un columbarium ou scellée sur un monument. Elle peut aussi être inhumée dans un emplacement non concédé du terrain communal pour au moins 5 ans ou à titre exceptionnel dans une propriété privée après autorisation du Préfet.

Ainsi l’avantage de l’inhumation des cendres est que vous disposer d’un lieu de mémoire pour vous recueillir.

La dispersion dans un jardin du souvenir

Pour la dispersion, vous avez la possibilité de le faire dans un jardin du souvenir. Il s’agit d’un espace aménagé et dédié à la dispersion des cendres dans un cimetière d’une commune de plus de 4000 habitants. À l’entrée, il doit disposer d’un dispositif indiquant les défunts tel qu’un registre ou une stèle gravée. C’est en général, le proche ayant pouvoir de l’organisation qui se charge de répandre les cendres.

La dispersion des cendres est encadrée par la loi qui prévoit une demande d’autorisation auprès de la commune du lieu de la dispersion et l’information de la commune du lieu de naissance de la personne défunte.

Cette solution est assez économique, il faut compter entre 50€ et 100€ et en plus ce jardin est propice au recueillement. Mais il ne vous sera pas possible de le personnaliser en déposant des fleurs ou une plaque commémorative.

La dispersion en pleine nature

Dans un champ, une colline, une forêt, la mer… Vous avez de nombreuses possibilités pour disperser les cendres. Même si la loi n’est pas précise dans sa définition de « pleine nature », il vous sera interdit de le faire sur la voie publique ou dans un lieu public tel qu’un parc. En revanche, elle est envisageable après appréciation du tribunal, dans des cours d’eau et des rivières sauvages. En fait, vous êtes autorisée à disperser les cendres dans des grandes étendues accessibles au public appartenant à un propriétaire privé sous réserve de son accord.

Si votre souhait est de répandre les cendres dans la forêt, vous devez déclarer auprès de la mairie du lieu de naissance de votre proche, son identité, la date et le lieu de dispersion.

 

Pour une dispersion en mer, il faut au préalable que vous contactiez la Préfecture maritime pour connaître et respecter la réglementation de la zone.